SYD - it's my pussy you'll be dreaming of.

Excusez-moi, pardon, je vous en pris, merci, de rien, bonjour, au revoir, à plus tard, il n’y a pas de quoi, c’est moi, j’insiste, toutes mes félicitations, toutes mes condoléances, joyeux anniversaire, bonne année, joyeux noël, tous mes vœux de bonheur, sincères salutations, à plus, à jamais, adieu, bonne nuit, ce n’est rien. Ta gueule. Déjà toute petite, je me souviens, je possédais un vocabulaire peu recommandable. Toutes ses formules de politesses, superflues, m’insupportaient. Je n’aurai sût expliquer pourquoi. Peut-être parce qu’il y avait trop à retenir, peut-être parce qu’elles n’exprimaient aucune sincérité. Simplement car ce n’était que des mots, empilés les uns au dessus des autres, démontrant l’hypocrisie de l’humanité entière. Les mots vulgaires, les fameux « gros mots » que ma mère, à l’époque, m’interdisait de prononcer, eux en revanche ne m’écorchaient pas la bouche, ils glissaient entre mes lèvres enfantines avec aisance, pour le plus grand malheur de ma génitrice. Une insulte n’est jamais hypocrite, elle ne sous-entend rien ; une insulte est une marque concrète de franchise. Marque que j’utilisais en maître depuis l’âge de sept ans. Pour vous le prouver, je vous demande brièvement de la fermer, le temps pour moi de vous raconter mon histoire ; que cela vous intéresse, ou non.

Petit A ;
J’observais la carte que venais de me tendre ma mère. A l’époque, je ne savais pas vraiment ce qu’elle représentait. Tout ce que je pouvais constater était que ma photo, celle que l’on était allées prendre dans le photomaton du supermarché il y avait de cela une semaine, y figurait. Je mettais mon doigt sur la carte, sur mon visage immortalisé, par curiosité, tandis qu’elle me regardais en souriant. « Tu vois ma chérie, ça, c’est ta carte d’identité. C’est très important, tu sais ? » Regardant de plus près, je répétais les mots « carte », « de », « crédit », de ma voix emplie de soif de savoir. Sur la carte, ne figurait que trois mots que j’arrivais à comprendre, pour les avoir appris par cœur dès ma aisance : Syd Corey Eason, mes prénoms et nom. Mon identité, moi.