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LE TIMIDE: « Hé, je suis homo ! » Graham éprouve les plus grandes difficultés du monde à s’intégrer à la communauté homosexuelle, et pour cause : personne ne le croit pas quand il dit qu’il est gay. Bien sûr, personne ne se plaint de ce qu’il aime les hommes mais la plupart des gens est persuadée que Graham n’est qu’un hétérosexuel un peu curieux… Celui-ci ne s’accommode plus guère de cette situation ; lorsqu’il était plus jeune, cela lui allait parfaitement puisque ses manières masculines le rendaient plus facilement accepté de la majeure partie des gens. Il aimerait pourtant rencontrer quelqu’un avec qui s’installer et vivre une relation stable mais aucun homme dans cette ville ne semble prendre sa sexualité au sérieux, tous étant persuadé qu’il est le contraire de ce qu’il prétend être. Rien n’est bien entendu plus faux et pour prouver qu’il est bel et bien gay, Graham essaie de s’intéresser aux mêmes choses que le reste de la communauté homosexuelle mais il ne comprend pas pourquoi Cher et Madonna suscitent autant de passions parmi ses semblables…
Le pauvre garçon souffre aussi d’une terrible maladie : la timidité. Incapable d’aborder qui que ce soit, il se contente d’attendre que quelqu’un vienne lui parler et cela lui a évidemment joué de nombreux tours par le passé. Dès qu’on lui adresse la parole, le pauvre Graham rougit, perd ses moyens et bafouille. Bien évidemment cela n’arrive que lorsqu’il s’agit de relations amoureuses, il ne souffre pas d’un tel handicap au travail ou en amitié !

Heureusement que Graham peut compter sur son exutoire favori : le sport ! Rien ne l'atteint sur le terrain de football, et lorsqu'il regarde du sport à la télévision il évacue tous ses soucis, une bonne bière à la main... Et voilà pourquoi personne ne le croit quand il dit qu'il est gay... Ce qui amuse son meilleur ami, Callum Star, à qui il n'ose avouer ses sentiments à son égard, rougissant dès qu'il le voit (très souvent donc !).

LE HAS-BEEN PRÉMATURÉ: « Hein ? » Il en avait des espoirs ce jeune mannequin anglais lorsqu'il a déménagé à New York. Brodway devait s'ouvrir devant lui, et applaudir comme un seul homme au passage de ce bel éphèbe venu du sud de l'Oklahoma. Aujourd'hui, Doug n'est plus qu'un has-been de 32 ans, sans emploi et au CV vide à en faire blêmir n'importe quel ex d'Alerte à Malibu. Il n'a joué que dans quelques comédies musicales de second ordre et n'a jamais réussi à percer dans ce milieu qui lui faisait tant envie. Il court donc les auditions tout en assurant un travail de nuit peu flatteur au Midnight BOOM!, un club de strip-tease dans lequel il officie sous le nom d'Alex O'Hara.
Heureusement que ses pauvres parents ne savent rien des activités nocturnes de leur fiston préféré; petit dernier d'une fratrie de six, Doug est le seul et unique fils de Milicent et Charles Ernst deux honnêtes paysans du Texas qui ont en commun l'amour des légumes et une paire de feuilles de chou en guise d'oreilles. Doug n'a pas hérité la laideur génétique de sa famille, et il est de loin le préféré du couple qui n'a pas pas hésité à se saigner aux quatre veines pour offrir à leur rejeton son billet pour New York.

Doug est sur la liste finale pour présenter le nouveau talk-show de MB-TV, uTalk, mais il est aussi pressenti pour remplacer Trevor Coxon aux manettes de l'émission hebdomadaire de MB-TV consacrée à la sexualité. Quoiqu'il en soit, Doug prendra sa mission très au sérieux.
Car personne n'est plus professionnel que Doug Ernst en ce bas-monde. Malheureusement, de sérieux à ennuyeux, il n'y a qu'un pas, et c'est un pas qu'il a tendance à franchir aisément. Il accumule les plaisanteries qu'il croit amusantes, cyniques et intelligentes mais qui ne sont qu'en fait des méchancetés gratuites; elles ont au moins le mérite de faire rire une personne: lui.

LA CÉLÉBRITÉ BOULIMIQUE: « Madonna, c'est moi ! » Sujet de la reine Elisabeth II, Callum Star –de son vrai nom Callum Smith– a pourtant été élevé à Berlin-Est où il a vécu avec ses parents jusqu’à la chute du Mur en 1989, après quoi, la petite famille un peu bourgeois-bohême est allée s’installer à Paris, bien que faisant de fréquents séjour dans la capitale allemande, ainsi qu’à Manchester, dont les Smith sont originaires. Ils sont revenus vivre à Manchester deux ans seulement après leur départ de Berlin, et c’est à ce moment-là que, mort d’ennui, Callum adolescent s’est mis à écrire frénétiquement. Ce jeune scénariste prodige a vu son premier scénario devenir un film à l’âge de 16 ans et a remporté son premier Oscar à vingt. Habitué des films sérieux et indépendants dans lesquels il s’implique souvent à la fois en qualité de scénariste et d’acteur, Callum s’est juré au début de sa carrière de ne jamais travailler pour la télévision ; il a, jusqu’ici, tenu parole hormis en de rares occasions –qui lui ont rapporté des Emmy Awards de toute façon.
Les parents de Callum n’ont jamais fait tout un plat de sa célébrité; ils sont certes très fiers de l’œuvre de leur rejeton, mais ils ne considèrent pas qu’il y ait matière à se réjouir d’avoir un fils qui fasse partie d’un monde aussi destructeur et superficiel que le show-business. Ils sont juste heureux que Callum soit épanoui tel qu’il est, c’est-à-dire homosexuel ; à vrai dire, ils sont même extrêmement fiers qu’il soit différent.

S’il y a bien une personne que l’on n’attendait pas à MB-TV, c’était bien Callum avec sa longue liste de prix et de films sérieux. Mais le jeune homme a un peu perdu le sens des réalités, et tout ce qu’il voit, c’est l’opportunité de faire grossir les rangs de ses fans en s’adressant directement à la communauté dont il fait partie : les gays. Certes, il vit dans un magnifique loft à deux pas de Carnaby Street ; certes l’évocation de son nom suffit à susciter l’attention ; certes Callum est sans cesse lié à d’autres jeunes hommes dans les tabloïds ; mais c’est un jeune homme très seul dont les pensées ne se dirigent que vers un seul et unique homme : son meilleur ami Graham Applegate-Fox.

L'ACCRO AU BOTOX: « J'aimerais bien sourire, mais je ne peux pas. » Valerie est née sous le soleil chaud de Los Angeles en Californie et a toujours été élevée selon le crédo suivant: l'important c'est d'être belle. Sa mère, pourtant déjà très préoccupée par sa propre apparence ne ratait pas une occasion pour rectifier les tenues de sa fille alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Adolescente, Valerie a très tôt été encouragée à porter des mini-jupes, des talons et à se maquiller dans l'espoir de trouver un petit ami séduisant et riche, comme sa mère avant elle. quand on lui demande qui est, selon elle, la plus belle femme du monde, Valerie répond "Moi." Oui, Valerie est incontestablement belle, mais aussi terriblement vaniteuse. Sa beauté lui a d'ailleurs ouvert bien des portes, puisqu'à 17 ans elle décroche un contrat de mannequin et vogue de contrat en contrat jusqu'à l'âge de 22 ans, lorsqu'elle subit une opération pour doubler, que dis-je... tripler la taille de sa poitrine. A partir de ce moment-là, seuls les magazines de charme l'engagent et elle devient une véritable égérie pour le fan de tunning moyen, le camionneur sur la route et l'agriculteur dans son hangar. Et puis, lassée de se mentir à elle-même et aux autres, Valerie fait son coming-out et n'accepte plus de poser que pour des magazines lesbiens...

C'est sa renommée dans le milieu lesbien qui a attiré les chefs de MB-TV vers elle, tout autant que sa plastique irréprochable; en effet, elle a beau avoir 36 ans passés, son visage n'a pas pris une ride, alors que ses lèvres sont devenues pulpeuses, sa taille galbée et... et nous avons déjà parlé de sa poitrine n'est-ce pas? Voilà de quoi faire le bonheur de sa compagne, Ana Xavier ? Pas si sûr...

L'ARTISTE: « L'art, mon ami, l'art, c'est la plus belle forme de vie. » Moriarty est issu d'une famille d'artistes bohèmes: ses parents voguent de pièces de théâtre en pièces de théâtre et ses six petites sœurs âgées entre 18 et 28 ans sont toutes actrices, comme lui. Les enfants Queen ont tous été plongés très tôt dans le bain de la comédie et de la tragédie et devenir comédien fut un choix naturel pour Moriarty, d'autant plus que ses parents l'encourageaient vivement dans cette voie. Cependant, Moriarty est le premier membre de sa famille a atteindre un certain statut de célébrité; oh bien entendu, il n'est pas aussi connu que David Beckham ou Brad Pitt, mais à Londres, son nom sur l'affiche commence à devenir une raison suffisante pour aller voir une pièce, et cela est très bon signe. Moriarty est réputé pour aimer prendre des risques dans ses rôles et jouer dans des pièces différentes les unes des autres, allant des tragédies classiques au théâtre contemporain d'après-guerre. Très sérieux tout ça, me direz-vous, mais je croyais qu'on était dans une comédie. Où est la partie drôle ? Si vous saviez... Il n'y en a pas: Moriarty est un garçon tout ce qu'il y a de plus sérieux, et la dernière chose avec laquelle il plaisante, c'est le théâtre. Attention à ne pas le taquiner à ce sujet car cela pourrait très mal finir pour vous, et vous ne voulez vraiment pas que cela se produise. Moriarty a bien des qualités, mais l'humour n'en fait pas du tout partie.

On se demande alors ce qui chez lui a bien pu séduire Castiel Romanov III, son petit ami depuis plus de deux ans à présent. Toujours est-il que les deux jeunes hommes forment un couple exemplaire et solide, qui fait bien des envieux autour de lui. Moriarty est très amoureux de Castiel et l'entoure de mille petites attentions au quotidien afin d'entretenir la flamme dans une relation sentimentale à laquelle beaucoup n'avaient guère donné d'espérance au début...

LA DIVA: « Non pour qui est-ce que vous me prenez ? » Trevor Coxon est une grosse pointure, quelqu'un qu'on ne prend pas à la légère: déjà dans les années quatre-vingt dix, Trevor animait certaines émissions parmi les plus populaires de la BBC de l'époque, et il faisait fréquemment la Une de magazines et de tabloïds. Il a enregistré des albums, joué dans des films et des séries télévisées, animées des soirées Eurovisions... Et puis le nouveau millénaire est arrivé, et avec lui l'envie de changer, de devenir un homme plus complet. Dans une interview accordée au plus gros magazine homosexuel britannique, Trevor fit son coming-out, avouant qu'il avait toujours aimé les hommes, et que c'était pour cela que ce beau jeune homme, riche et au sommet de sa gloire était toujours célibataire: il s'était jusque là refusé de s'avouer sa véritable attirance. Bien que nous ne puissions que saluer un tel courage, il nous faut aussi malheureusement pointer du doigt l'idiotie d'un tel geste effectué dans un pays pas encore prêt à accepter que l'un de ses présentateurs-vedettes soit homosexuel. Résultat: le vide, la traversée du désert, le trou noir, littéralement. Trevor se retrouve à animer des foires bovines et des concours canins, faute de mieux, et toute sa gloire lui semble évanouie. Jusqu'au jour où il reçoit un coup de téléphone de MB-TV qui recherche un animateur pour présenter son émission consacrée à la sexualité. Trevor saute sur l'occasion...

... et s'aperçoit que l'émission n'est pas le programme-phare de la chaine. De plus, il préfèrerait largement animer l'émission de télé-réalité de MB-TV, persuadé que cela lui permettrait de revenir sur les rails avec plus de panache, car il considère que la télé-réalité est l'avenir du petit écran. Trevor s'est aussi rendu compte qu'il allait devoir se battre contre les autres animateurs puisque la chaine a engagé le jeune Eli Roy, fils du Premier Ministre, véritable icône gay en Grande-Bretagne depuis qu'il a fait son coming-out, pour animer son émission-phare, uTalk. Trevor organise donc son combat contre Eli, et recrute des alliés, à commencer par Jamie Fischer qui refuse d'avouer son hétérosexualité et à qui il sert de couverture, tout en ayant des sentiments pour lui.

L'ICÔNE GAY: « Mes chers compatriotes... » Faire son coming-out n'a pas été une chose facile pour Eli. Le dire à ses parents a été plutôt aisé, et il l'a fait lorsqu'il avait seize ans. En revanche, lorsqu'il a voulu rendre la chose publique il y a huit mois parce qu'il était dans une relation saine et équilibrée avec un homme qu'il aimait, la tâche a été plus ardue puisqu'il a eu affaire à de nombreuses personnes qui ont tenté de l'en dissuader. Mais pourquoi faire ? Eh bien parce que papa Roy n'est ni plus ni moins que Premier Ministre de Grande-Bretagne. Un fils homosexuel aurait pu soulever des vagues et les conseillers de Mr Roy auraient largement préféré éviter cela ! Heureusement pour eux, et pour Eli, le pays est aujourd'hui plus ouvert d'esprit qu'il y a dix ans, et la révélation de la sexualité du jeune homme s'est faite sans troubles majeurs, au contraire: Eli est devenu une véritable icône de la communauté homosexuelle, bravant les interdits et les obstacles posés par la classe politique pour s'assumer. Malheureusement nous ne sommes pas au royaume des Bisounours et son petit ami de l'époque l'a plaqué... pour un playboy américain sans saveur, et Eli s'est retrouvé tout seul, comme un idiot, ayant fait son coming-out publiquement pour personne. Plus ou moins parce qu'il n'avait rien d'autre à faire, il s'est alors mis à donner des interviews à droite à gauche, exprimant des points de vue tranchés sur des questions telles que le mariage homosexuel ou l'adoption par des couples du même sexe, avis qui gênaient parfois le gouvernement Roy, ce qui était le cadet des soucis de Eli.

Son franc-parler et sa connaissance du monde politique (il est diplômé de Cambridge en sciences politiques) l'ont porté à l'attention des dirigeants de Modern Boys-TV qui ont vu en lui l'occasion de crédibiliser leur chaine en engageant le fils du Premier Ministre, et Eli n'a de cesse de répéter qu'il est très honoré de faire partie d'une aussi belle communauté que la communauté LGBT. Communauté d'autant plus belle lorsqu'elle prend les traits de Jeb Younge, acteur érotique -pourtant hétérosexuel, avec qui Eli a passé une nuit. Qui a dit que les fils de Premiers Ministres sont ennuyeux ?

L'OBJET SEXUEL: « Mais aimez-moi pour mon intérieur ! » Jamais personne ne s'est intéressé à ce qu'il avait à dire. Jamais personne ne lui a accordé un soupçon de crédibilité pour autre chose que pour ce qui a trait au sexe. Son seul exploit, c'est d'être une beauté parfaite. Voilà le chemin de croix, le lourd fardeau que doit porter ce pauvre Jeb. C'est d'autant plus dur que le jeune homme est Juif: depuis qu'il a quinze ans, sa mère essaie de le marier, et les jeunes filles se bousculent au portillon; seulement, aucune d'entre elles ne s'intéresse à sa personne, aucune ne voit au delà de son magnifique corps sculpté, de ses abdominaux taillés dans l'acier, de ses bras -REPRENEZ-VOUS ! A l'école, le jeune garçon ne travaillait pas, préférant séduire ses camarades féminines, jouant les Don Juan de la cour de récréation, et évidemment, les portes de l'université se sont fermées à lui, car elles ne sont sensibles à d'autre beauté que celle d'un relevé de notes rempli de A. Le pauvre garçon se demande alors ce qu'il va venir, bien conscient que l'on ne peut pas vivre de son physique... Vraiment ? Pourtant, très rapidement après avoir quitté Leeds pour Londres, il est repéré par un agent qui le fait devenir mannequin, et de fil en aiguille, trempe de plus en plus dans le monde homosexuelle, dont il devient une sorte de fantasme vivant, ce qui le conduit à tourner, contre une grosse somme, son premier film érotique. Et depuis, il se débrouille plutôt bien dans ce domaine, puisqu'il joue dans la série érotique de MB-TV, dans laquelle il interprète un homosexuel... Jeb est l'objet constant des attentions des employés de MB-TV qui refusent de croire qu'il est hétérosexuel et ne cessent de lui faire des avances, qu'il repousse toujours gentiment.

Laissons-le insister là-dessus: "Je suis hétéro moi." C'est vrai, il n'a jamais eu que des petites amies, en dépit de son travail pour le moins ambigu; Jeb est un séducteur, un vrai, un amateur de jolies courbes et de féminité. Du moins, jusqu'à récemment, où il a passé une nuit qui feraient rougir bien des prudes en compagnie d'Eli Roy, le fils du Premier Ministre. Mais avec Eli, c'était différent: c'était seulement pour une nuit, et lui au moins, il a cherché à connaitre un peu Jeb, il s'y intéresse. On dirait bien que Jeb est perdu mes amis.