Un repas à l'Inamo [Liam Nills]

C'était un dimanche comme un autre à Soho, les ruelles bondées malgré les vingt-deux heures passés donnaient du baume au cœur. Les couples hétérosexuelles et homosexuelles s'y promenaient, l'hiver maintenant derrière eux. La diversité était de mise, des groupes de filles, comme de garçons sortit pour faire la fête; des vieux, et des plus jeunes. Pour revenir à cette soirée, tout avait commencé quand sa petit nièce, Abygaël, l'avait prié de l'emmener voir Wicked. Une comédie musicale sur une préquelle du Magicien d'Oz, qui faisait grand bruit.

Pas de chance pour sa nièce, elle attrapa la rougeole, et le fils du premier ministre se retrouvait avec une place sur les bras. Il pensa alors à Liam, comme si cela avait été une évidence. Eli, le savait très occupé et il avait préféré lui envoyer un e-mail. Depuis qu'il avait eu cette nuit étrange entre eux, le présentateur du uTalk ne savait plus trop sur quel pied danser. L'amitié avait été décidé comme accord tacite entre eux. C'était plus simple, en tout cas, c'est ce qu'il essayait de se convaincre depuis ses derniers mois.

Mais dans les faits, rien n'était aussi simple, Roy avait du mal de se défaire du jeune homme. Il était content qu'ils soient restés amis, et que malgré cette coucherie, ils se sentent pas mal à l'aise l'un avec l'autre. De l'autre côté, il se sentait jaloux des hommes qui approchait Liam. Ce Milan, par exemple, il ne pouvait pas le voir. Pourtant, ils étaient obligés de travailler ensemble, et le présentateur était loin d'être amical. Alors cette soirée tombait à point nommé, pour savoir où son ami en était avec le mannequin. Le spectacle pour le garçon c'était passé sans encombre. Il avait mis pour l'occasion une belle veste noir, avec sa chemise noire en dessous, et son pantalon de couleur sombre coupé court.

Pendant le spectacle, il avait été irréprochable, aucun geste qui aurait pu porter à confusion. Il n'avait pas eu les mains baladeuses et de regard trop embarrassant. Lors de la sortie après plusieurs rappels, Eli avait signifié à son camarade qu'il devait acheter un souvenir à sa petite nièce.

« On se retrouve dehors ? Je vais lui prendre un poster. Je te raméne quelque chose pendant que j'y suis ? »

Eli lâcha un sourire amusé par cette soirée qui était en tout point parfaite. Ils allaient devoir bientôt se quitter. Le garçon s'avança dans le grand hall du théâtre, essayant de se frayer un chemin entre les visiteurs. Mais curieusement, il avait encore envie de profiter du cuisinier. Ils n'avaient pas parler de manger ensemble, mais il pouvait toujours lui demander. Donc tout simplement, avant de perdre Liam de vue, le présentateur se tourna en essayant d'attirer son attention par un signe de la main.

« Au faite tu fais quoi après ? Cela te dirait qu'on aille à l'Inamo ? »

Une soirée magnifique en perspective, un homme magnifique en perspective... et un Liam doublement stressé par cette perspective. En attendant il regardait fixement celle qu'il avait depuis les baies vitrées de son salon. Il était figé comme une statue que l'on aurait oublié là. Qu'allait il dire, qu'allait faire, qu'est ce qui serait à éviter. Il avait peur que ça ne tourne à la catastrophe. Son attirance naturelle pour Eli Roy s'était calmée d'elle même du fait de leur petit éloignement après cette fameuse nuit. Mais il avait peur qu'elle ne devienne trop forte après tout ce temps. Il se prit la tête dans les mains pour se concentrer et faire la liste. Ne pas fumer comme un pompier, ne pas boire une seule goutte d'alcool, ne pas lui mettre la main aux fesses, ne pas se montrer jaloux à l'évocation de Peter Johnson ou tout autre espèce d'imbécile. Il y avait surement beaucoup de points qui manquaient dans la liste qu'il mit un quart d'heure à réaliser. Tant pis, il avait plus important : se jeter à l'eau. Il est à préciser que Liam ne savait pas nager et, du fait de son petit mètre soixante huit, avait rarement pied.

Il avait mit une chemise blanche, un pantalon noir, et un polo sans manches bleu marine. Il espérait que ça conviendrait à Eli. Il ne voulait pas être un boulet mal habillé que le fils du premier ministre allait se trainer toute la soirée. Ah oui autre chose... Liam Nills possédait un grand sens de l'auto-dépréciation. Il avait rejoint Eli comme prévu devant le théâtre et, ma foi, le spectacle avait été correct. Il n'y serait certainement pas allé de sa propre initiative, déjà car en tant que chef réputé il avait rarement le temps de faire autre chose que cuisiner, et ensuite parce qu'à priori, ce n'était pas son genre de spectacle. Mais bon, la présence de Eli à ses côtés rendait n'importe quoi intéressant, y comprit un exposé sur la géopolitique du moyen orient. Mais ce n'était pas un exposé sur la géopolitique du moyen orient, heureusement.

Eli souhaitait aller chercher un souvenir pour sa nièce après la représentation. pauvre petite, la rougeole ça n'était définitivement pas drôle, surtout quand ça faisait manquer un spectacle. Liam eut un sourire en regardant Eli se diriger vers le stand qui vendait les souvenirs de la pièce. Ça devait être super d'avoir un oncle comme ça, gentil et prêt à sacrifier sa soirée. Le père de Liam ne faisait jamais ça, et sa mère n'était jamais là. Autant dire que ce trait de caractère d'Eli l'attendrissait encore plus. Il attendit que le présentateur revienne vers lui pour lui répondre. Il n'aimait pas se donner en spectacle en interpellant quelqu'un à travers une pièce remplie de monde.

_ J'ai rien de prévu donc oui ça me plairait beaucoup.

Réponse peut être un peu trop enthousiaste dans le ton, comme s'il n'avait attendu que cette proposition et qu'il s'empressait de dire oui de peur qu'elle ne s'envole. Il espérait que le présentateur n'avait pas saisi la petite note d'espoir à la fin de la phrase. Ils étaient dehors, et un petit vent frais commençait à se faire sentir. Il ne devait pas rester planté là comme un idiot, alors il ajouta d'un ton mal assuré.

_ Euh... on prend ta voiture ou la mienne ou chacun la sienne ?

Il avait garé sa Saab bleu cobalt dans la rue en face, ce qui était un coup de chance improbable mais véridique. A croire que l'emplacement avait n'avait attendu que lui en disant eh pas touche c'est la place de Mr Nills.

_ Cela me plairait beaucoup aussi.

Il ne manquait plus qu'ils se prennent par la main en se regardant dans les yeux. C'était beau comme un poème de Ronsard sur le temps qui passe, comme un jour de pluie sous la couette, comme... *bruit de disque qui patine* mais ce n'était pas ça qu'il se passait entre eux pas vrai ? Pas de roucoulades mes agneaux. Liam détourna un peu le regard et fit semblant de chercher des yeux sa voiture pour ne pas que Eli le voit rougir. Du reste, il faisait déjà suffisamment sombre pour que ça ne se voit pas. Il avait posé sa question, à laquelle Eli répondit. Oula il arrivait donc une tuile à son ami. Et encore il n'était pas au courant pour l'appartement. Il regarda de nouveau Eli et son sourire. Bien, alors ils allaient prendre sa voiture. Il lui fit signe de le suivre et ils marchèrent jusqu'à la rue où Liam avait garé la voiture.

_ Voilà, on a notre table ! C'est qui le meilleur ?

_ Tu es génial Eli. Trop génial pour eux...

En fait, le "eux" incluait aussi "je". Liam et ses petits complexes. Le trajet jusqu'à la voiture était court, mais Eli avait quand même réussit à leur avoir une table. Il était vraiment géant ce mec non ? Bref, revenons à la voiture. Saab, grand constructeur suédois à la pointe de la technologie écologique. C'est ce qui avait poussé Liam à choisir cette marque, outre le fait qu'il voulait une jolie voiture. Il avait un certain nombre de complexes à rattraper alors il profitait bien de son argent en achetant de jolie choses. Il n'y a pas de mal à se faire plaisir. Il passa la main sur la carrosserie bleu cobalt, une sorte de bleu un peu moins sombre que le bleu marine. Il fit signe à Eli.

_ Pas mal non ? J'adore cette voiture !

Puis, il se rendit compte que ça faisait un peu macho t'as vu je me la pète et il se souvint qu'il n'aimait vraiment pas ce genre de type. Alors il fit un sourire à Eli dans le style non mais je déconne hein faut pas croire ce que je raconte. Il était côté passager, c'est à dire logiquement notre côté conducteur, et ouvrit la portière à Eli façon chauffeur de limousine. Quel gentleman ! Suite à quoi il allât lui même s'assoir à la place conducteur, donc notre place passager. Ces anglais sont vraiment agaçants non à toujours vouloir faire l'inverse de nous ? (ironie je précise ne me tapez pas).

Liam était allé une seule fois à l'Inamo. Il était un grand admirateur de la technique japonaise de coupe et de leur talent pour allier les saveurs entre elles dans ce si subtil chaos, si vous me pardonnez les oxymores, qui résume magnifiquement l'esprit shinto. Et Liam était un véritable chef, un vrai cuisinier. Il était donc très agacé par cette inteligencia de la branchitude qui a décrété un jour que les sushi c'est top tendance. Ces gens là ne connaissent rien à ce qui fait l'esprit japonnais et ils se pâment devant un morceau de poisson cru enveloppé dans de l'algue à 300 livres sterling la bouchée. Enfin, il faut ici souligner que, bien que je partage totalement l'avis de mon personnage sur ce point, il est un peu mal venu de critiquer ladite inteligencia puisque ce sont ces mêmes personnes qui ont fait sa renommée. mais enfin quand on veut être de mauvaise foi il y a toujours moyen d'y arriver. Et, malheureusement pour Liam, l'Inamo rentrait dans sa liste noire des restaurants t'as vu comme je me la pète. Mais il était absolument hors de question qu'il en fasse part à son ami qui avait l'air vraiment ravi à l'idée de l'y emmener. Et puis il était simplement un mec qui dinait avec un ami après être allé voir un spectacle, il pouvait laisser de côté son âme de critique gastronomique. De toute façon, si on écoutait Liam, il noterait mal sa propre cuisine qui était somptueuse.

Il avait démarré la voiture, et ils roulaient vers le restaurent. Tout était bien, s'annonçait bien, et ne pouvait que finir bien. Il se tourna vers Eli un dixième de secondes - entre parenthèses, je n'arrive pas à comprendre ces films où on voit le conducteur se tourner pendant 10 minutes vers leur passager sans regarder la route. Ils savent bien que c'est stupide et carrément pas réaliste. - Il crut bon de lancer la conversation. D'ailleurs, il brulait d'envie de connaitre les dernières nouvelles de la vie d'Eli.

_ Sinon à part ça... les amours les emmerdes ?

Point d'interrogation clairement annoncé dans le ton que l'on prend pour terminer la prononciation de la phrase. Même quelqu'un qui ne parle pas votre langue peut percevoir que vous posez une question. Le langage est un ressort universel basé sur des sentiments et des idées. Les sons employés changent, pas les concepts. Mais bien sur, à part si on vous colle un 44 magnum sur la tempe et que vous savez qu'un 44 magnum est un fusil très très gros et très très puissant, vous êtes libre de faire semblant de ne pas avoir comprit que l'on attend de vous une réponse.

(HJ : Bien... il faut mettre un peu de piment dans tout ça. J'aime la cuisine épicée )



_ Ah, tu veux rire ? J'ai mis le feu à mon appartement...en essayant de faire la cuisine...

Liam eut un petit sursaut. Non pas qu'il s'inquiétait que son ami ne sache pas faire cuire des pattes sans mettre le feu au quartier, mais, enfin, il aurait put y passer. Il se retourna et regarda Eli bizarrement en penchant la tête sur le côté. Pour ceux qui ont fait Liam seconde langue, c'est le signe qui veut dire "oh mon dieu j'ai faillit perdre l'homme de ma vie dans un incendie et je le savais même pas honte à moi". Ou alors quelque chose dans ce genre là. Enfin, à dire vrai il ne tourna la tête que peu de temps car le feu venait de repasser au vert et il dut démarrer. Il tourna cette phrase dans sa tête un moment et se décida à poser une question cruciale.

_ Et tu loges où du coup ?

Mais non enfin bande de pervers arrêtez d'avoir l'esprit mal tourné. Liam n'était pas dut tout en train de sous entendre "parce que sinon tu peux venir chez moi et on fera l'amour comme des bêtes". Quoique, soyons honnêtes, c'était inconsciemment ce qu'il pensait. Quand ils arrivèrent sur le parking pret du restaurant, ils virent tout de suite la problématique essentielle de la soirée, le point d'ombre. Des paparrazzi attendaient dans l'entrée, comme s'ils savaient qu'ils allaient avoir droit à quelques scoops. Eli fut très gentleman à son tour, et retourna le geste de courtoisie que Liam avait effectuée un peu avant. Le cuisinier en fut rouge de confusion mais heureusement, ça ne se voyait pas. Ce qui se voyait en revanche, c'était la gène de Eli à la vue des photographes. Et Liam comprenait pourquoi. Le fils du premier ministre avec le meilleur cuisinier de la ville, dont tout le monde sait qu'ils sont gays, aller manger tous les deux dans un restaurant hype... il y avait largement de quoi émettre certaines hypothèses.

_ Tu es sûr pour le restaurant ? C'est toi le spécialiste, et nous pouvons tout à fait aller autre part si tu veux. La nuit est encore jeune.

_ Euh sincèrement j'ai pas envie de me coltiner la foule des grands soirs. Tu veux pas plutôt qu'on aille chez moi et que je cuisine moi même ?

Il faillit se mettre une baffe à lui même quand il réalisa ce que cette phrase pouvait avoir d'ambigu. C'était presque aussi clair que s'il avait rajouté à la fin "ou sinon on passe direct au plumard". Mais qu'est ce qu'Eli allait penser de lui ? Il essaya difficilement de se rattraper, mais c'était assez laborieux.

_ Enfin je veux dire... je veux pas que la soirée soit gâchée par des photographes et que.... ils en tirent des conclusions sur nous. Euh pas que ça me dérangerait que... si enfin non... Merde.

Il se retourna et tapa du poing sur le toit de sa voiture qui, heureusement, ne broncha pas.

_ Excuse moi le stress du boulot... ça me fait dire des conneries.

Il eut un sourire d'excuse comme un gamin prit la main dans le pot à confiture par sa maman. Là, il venait de tout casser. la soirée était pourtant si belle, et encore une fois tout était fichu par sa faute. Son père devait avoir raison, il ne valait pas la peine que l'on s'intéresse à lui. Mais il ne comptait pas baisser les bras.

_ Tu... tu aimes le poisson ? Je peux faire une papillote avec du paprika et... et...

...et il se mit à pleurer. Pitoyable petit cuisinier qui a tout pour lui, sauf ce qu'il désire le plus. Réaction humaine basique, argument ultime de celui qui n'a plus d'argument, les pleurnicheries.

(HJ : pimentons...pimentons xD)

_ Et tu loges où du coup ?

_ A l'hôtel ! Je peux faire ma star le temps qu'on refasse la peinture chez moi ! Il faudra que tu viennes me faire une visite.

Eli s'enfonça dans son siège, soignant ses bras, amusé par la fin de sa phrase. Car il fallait l'avouer il n'avait pas grand chose à montrer dans une chambre d'hôtel. Là il y a le mini bar, le lit, le canapé, le lit, la salle de bain et le lit ! C'est en tout cas ce qu'il se répétait intérieurement, et imaginait la tête du cuisinier devant ce qui ressemblait vite à une invitation coquine. Roy secoua la tête pour essayer de sortir de son esprit ses mauvaises pensées. Car il n'avait pas besoin d'essayer d'imager Nills sous une couette chaude et protectrice. Tout cela, le présentateur n'avait qu'à fermer les yeux pour se remémorer la nuit avec son ami. Il ne fallait pas, non, un battement de cil pour rhabiller Liam. Il se donna une petite claque, en espérant que le conducteur ne remarquerait pas son étrange manège. Heureusement ils arrivèrent enfin au restaurant que le fils du premier ministre avait choisit. Juste le temps de reprendre du poil de la bête en jouant au portier.

La foule et les parazzi au loin ne l'engageait pas, inquiet de faire traverser tout cela à son ami. Personnellement, il avait maintenant l'habitude des couvertures du Sun ou autres ouvrages people. Le garçon ne prenait même plus le temps de s'en préoccuper, il laissait cela aux attachés de presse de son père. Mais il ne voulait pas que l'aura médiatique du cuisinier prometteur soit entaché en s'affichant avec lui. Il savait qu'il assumait son homosexualité, mais qu'il préférait rester discret. Ce genre de couverture, sa famille, ses proches, ses fournisseurs, ses collègues risqueraient de pouvoir s'en payer une bonne tranche. Le présentateur prit alors la décision de le prendre à part. Et, tout naturellement, il lui demanda s'il préférait pas plutôt dîner ailleurs, en soulignant qu'il était encore tôt.

_ Euh sincèrement j'ai pas envie de me coltiner la foule des grands soirs. Tu veux pas plutôt qu'on aille chez moi et que je cuisine moi même ?

_ Heu...Je sais pas Liam...

Eli se gratta le bout du nez, mal à l'aise pendant un court instant. Il se sentait mal à l'idée de devoir s'imposer de cette manière; Bonsoir j'ai faim ! Pourquoi se payer un resto quand on connait un chef ! Fais moi la cuisine ! Pour avoir goûté la cuisine de Nills dans son restaurant et chez lui, il savait qu'il se régalerait s'il acceptait cette invitation. Ce n'était pas son attention de donner des heures supplémentaires au cuisinier. S'il l'avait invité c'était pour le sortir de ses fourneaux et lui offrir un petit goût de liberté. Il ne voulait pas donner plus de travail à son ami. Cependant avant qu'il puisse continuer et s'expliquer sur son étrange silence. Il sentit que son ami avait quelque chose à rajouter, alors il ferma la bouche et le regarda avec attention.

_ Enfin je veux dire... je veux pas que la soirée soit gâchée par des photographes et que.... ils en tirent des conclusions sur nous. Euh pas que ça me dérangerait que... si enfin non... Merde.

Vous pouvez imaginer l'image d'un poisson hors de l'eau, c'est à peu prêt la tête que tira Roy. Sous le choc de cet éclat, sentant qu'il avait clairement quelque chose qui le tracassait. Le premier sentiment qui le traversa, c'est la peur. Pas pour lui, mais pour Liam; Qu'est ce qui pouvait bien autant le chambouler ? La suite le confortant dans son inquiètude, son acte de violence contre sa pauvre voiture sans défense le fit se rapprocher en affichant un visage réconfortant. Sans remarquer, que le choc avait attiré un paparazzi qui c'était tourné vers le parking.

_ Excuse moi le stress du boulot... ça me fait dire des conneries.

Sentant la colère passé, Roy se rapprocha et prit la main de Liam pour d'abord l'examiner, de peur qu'il soit blessé.

_ Bon écoute, c'est avec plaisir que je viendrais manger chez toi. Tu sais très bien ce que je pense de tes talents de cuisinier. J'étais juste hésitant car je voudrais pas te donner plus de travail, d'accord ?

Il rendit gentiment sa main à Liam, avec aucune pulsion et aucun sous-entendus en poche. Le garçon voulait juste être là pour son ami. Il sentait bien que quelque chose n'allait pas; Peut être un soucis avec le boulot ? Ou alors c'était cette histoire avec Milan ? Bizarrement, il penchait plus pour le soucis amoureux. Dans le travail, il gardait l'image de quelqu'un qui se débrouillait dans toutes les situations. Il se demanda si celui-ci ne lui avait pas brisé le cœur, qu'il c'était affiché avec un autre homme ou bien pire. Je vous rappelle que monsieur Roy ne peut pas voir le mannequin et image donc le pire avec lui. Mais avant même que son camarade puisse surenchérir, il s'avança pour le prendre dans ses bras. Pour la famille du présentateur, les câlins sont le meilleur remède à tout les maux de la terre.

_ Tu... tu aimes le poisson ? Je peux faire une papillote avec du paprika et... et...

_Bien sûr que j'aime cela ! Allez viens me faire un câlin, mais non tu n'es pas trop vieux pour cela ! Allez !

Il entoura de ses bras chauds et protecteurs, même contre sa volonté. Liam pourrait se débattre s'il voulait, il avait aucune main baladeuse, aucun frottement, rien qu'une étreinte affectueuse. Le paparazzi était maintenant dans l'allée, toujours entrain de plisser les yeux pour essayer de poser un nom sur les visages qu'il voyait. Du côté du fils du premier ministre, les pulsions et les envies revinrent à la charge alors qu'il décidait de rompre l'étreinte. Son regard nonchalamment perdue sur les lèvres du cuisinier. Cela aurait mal de l'embrasser et de le mettre mal à l'aise. Il ne pensait plus qu'à cela pourtant, alors que le temps maintenant défilait au ralenti pour lui. Eli se rapprocha de tel manière qu'il pouvait sentir le souffle chaud de son ami lui courir sur la lèvre inférieure.

_J'ai envie...

De t'embrasser ! C'est ce qu'il aurait dit si un flash puissant n'était pas intervenue pour briser ce moment de grâce. SNAP ! SNAP ! Le temps reprit sa course normal, et dans un mouvement pour se protéger les yeux. Il comprit immédiatement ce qu'il se passait. D'un côté, c'était très compréhensif avec les hurlements du paparazzi : " Souriez messieurs !! Alors on vient diner en amoureux ? C'est bien Liam Nills avec vous Eli ? Tu permets que je t'appelle Eli ! Vous êtes mignon ensemble ! Vous sortez ensemble depuis longtemps ? "

_On s'en va Liam ! J'espère que ton invitation tient toujours ?

La peur au ventre, il reprit place dans la voiture. Il n'avait pas peur à cause du paparazzi mais pour son moment de faiblesse. Il avait faillit l'embrasser, et peut être par la même occasion il avait éviter de se prendre une claque. Roy fit comme si de rien n'était, comme si cette tentative raté, n'avait jamais excité. Il continua donc de sourire en attendant que Nills entre et face chauffer le moteur.

Liam n'était pas gêné à l'idée de cuisiner pour Eli, au contraire, ça ne lui avait même pas traversé l'esprit. La cuisine voyez vous, ce n'est pas forcément une contrainte. On cuisine avant tout pour donner quelque chose à quelqu'un, pas pour recevoir. A partir du moment où vous cuisiner pour quelqu'un en espérant en retirer quelque chose... eh bien rangez vos casseroles et pliez bagages. Bien sur, c'est un avis, mais il me semble qu'il tient la route. Bon, vous me direz avec raison qu'un chef cuisinier espère quand même recevoir un salaire pour ses bons et loyaux services. Ce n'est pas la même chose. Dans le cas du chef cuisinier, c'est un travail, vous ne connaissez pas forcément les gens qui viennent s'assoir à la table, et du reste vous vous en moquez. Dans le cas d'un type qui cuisine pour un ami, il y a une volonté d'offrir quelque chose. De toute façon ne discutez pas c'est mon rp c'est moi qui décide na ! La problématique essencielle dans le cas qui nous occupe est que, d'un côté comme de l'autre, les sentiments étaient ambigus et que chacun dansait d'un pied sur l'autre comme sur de la braise en espérant ne pas dire quelque chose qui ne révèle ses vrais sentiments. Ne sont ils pas trop choux ?. En attendant, Liam se préoccupait plutôt de regarder ses chaussures tandis que les larmes coulaient sur ses joues.

_ Bien sûr que j'aime cela ! Allez viens me faire un câlin, mais non tu n'es pas trop vieux pour cela ! Allez !

C'était comme si la phrase sortait du brouillard, amortie par du coton, ou quelque chose dans le genre. C'était tout doux, doux comme les bras d'Eli autour de lui. Il ne chercha pas à se débattre, c'était bien trop agréable. Le seul élément dérangeant étaient les flashs qui lui revenaient en mémoire. Des flashs à propos de cette fameuse nuit. Le contact du corps du présentateur lui remit en mémoire ce que la boisson alcoolisée lui avait fait oublier partiellement. On appelle cela la mémoire physique. Il essayait de faire taire la petite voix dans sa tête qui lui disait mais va y idiot embrasse le il attend que ça allez bouge toi. Et de toute évidence la voix avait raison puisque Eli lui dit dans un souffle...

_ J'ai envie...

Malheureusement il ne termina pas sa phrase. Un photographe choisit ce moment pour intervenir et leur poser toute une série de question. Eli choisit la réaction du chat effrayé par le bruit de l'aspirateur, comprenez deux grands yeux ronds et la fuite vers l'intérieur de la voiture sans rien dire. Liam en revanche préféra exprimer son avis plus directement.

_ On t'emmerde pauvre con !

Bah quoi on avait dit direct non ?

_ On s'en va Liam ! J'espère que ton invitation tient toujours ?

Il suivit Eli et se rassit dans sa voiture, tourna la clef et fit rugir le moteur, filant sous le nez du photographe qui avait l'air radieux. Il tenait un scoop prodigieux, pourquoi faire la tronche ? Liam ne répondit rien, préférant laisser le silence s'installer tandis qu'ils remontaient vers St Alban Street. Les rues étaient prises d'assault, mais ils n'étaient pas loin. Il n'y avait personne dans St Alban Street par contre, et Liam s'arreta net au milieu de la rue. Il se tourna vers Eli lentement et le regarda.

_ Eli... je m'en tape de ce que les gens pensent, je m'en tape de ce que mes collegues pensent, et je m'en tape de ce que ce moulin à paroles superficiel de Milan Kaczinski pense. J'en ai rien à carrer. Ce qui m'importe c'est ce que toi tu pense alors...

Il prit une profonde inspiration et termina.

_ Qu'est ce que tu pense de ça ?

Et il se pencha enavant pour l'embrasser. Oui oui pas une bise sur la joue genre salut bidule ça va aujourd'hui comment va la famille... Un vrai baiser genre hum j'adore le gout de ton baume à levre c'est parfum vanille n'est ce pas. Pas au point d'être un baiser holywoodien, mais pas loin non plus... Un baiser à la préparons nous pour la giffle qui va suivre. tant pis, ça valait le coup...

Tout se mélangeait dans la tête du présentateur, ses sentiments pour Liam qui n'étaient pas nouveau. La nuit si belle tout d'un coup, le ciel s'éclaircissant soudainement pour laisser place à lune ascendante. Un baiser manqué, et ses lèvres qu'il voulait à nouveau dévorer. On va pas se répéter sur cette nuit ? Si vous n'avez pas suivit les épisodes précédents, c'est pas ma faute, alors sautez dans le train (de l'amour) et taisez vous. En attendant, le flash de ce paparazzi était peut être pas plus mal. Eli reprit ses esprits, en tout cas assez pour ne pas attraper l'appareil du photographe et lui balancer à la figure. Il ne put s'empêcher de sourire à la réaction vive, mais si spontané de son ami.

_ On t'emmerde pauvre con !

Il était effectivement calme, une apparence je vous rassure, à l'intérieur cela bouillonnait comme gombo laissé à mijoter. Il avait de l'expérience aussi, la première fois que les loups étaient venus le photographier à la sortie d'une boîte de nuit. Le garçon avait du être aussi direct que son camarade avec les paparazzis. Sauf, qu'il avait ajouté un jolie geste à la parole, un beau doigt d'honneur que le Sun c'était empressé de placarder le lendemain. A la maison des Roy, son geste avait lourdement touché la popularité de son père, fraichement nommé. On lui avait expliqué du coup que son attitude allait maintenant avoir une incidence sur la vie politique de son père. Qu'il allait être traqué, épié, et surtout poussé à bout pour que les magazines puissent avoir de quoi vendre. Les ménagères de plus de cinquante s'en fichent de savoir que vous prenez un café et une clope avant de commencer la journée. Elles veulent du drame, du sang, de quoi se dire, ma vie est pas si mal après tout. Donc oui, Eli pensait comme Liam, mais il préférait offrir une attitude effacé de quoi n'offrir rien de plus au petit fouineur.

_ On s'en va Liam ! J'espère que ton invitation tient toujours ?

Il monta en premier dans la voiture de son camarade, et bien content qu'il monte à son tour. Ces saletés de photographes savaient faire mal, et il fallait mieux pas trainer par ici. La voiture démarra et Eli s'installa confortablement, préférant le silence à une phrase trop vite lancé; Tu sais tout à l'heure, tu avais une poussière dans l'œil, je voulais juste l'enlever ! Mais j'allais pas t'embrasser, nous sommes amis, pourquoi je ferrais cela ? Il aurait alors rajouté un petit rire forcé, qui aurait tout de suite fait très louche. Non, il préférait se concentrer sur la route, les ruelles, même s'il n'avait pas les mains sur le volant. Bien surprit de voir celle-ci s'arrêter net sur St Alban Street, Roy se tourna vers son chauffeur.

_ Eli... je m'en tape de ce que les gens pensent, je m'en tape de ce que mes collègues pensent, et je m'en tape de ce que ce moulin à paroles superficiel de Milan Kaczinski pense. J'en ai rien à carrer. Ce qui m'importe c'est ce que toi tu pense alors

Eli tira sa bouille surprise, à ce qui lui sembla assez à une déclaration. Il le voyait bien se rapprocher, mais dans sa tête courrait ce petit bruit; Non, tu te fais des idées, non il va pas..."

_ Qu'est ce que tu pense de ça ?

Ah ses lèvres, hum, douces et fermes à la fois, Monsieur Roy les avaient rêvés et désirés, et Liam l'avait fait. Ce baiser était un cadeau du ciel, et il étais bien décidé à ne pas en perdre une miette. Non, on va pas le laisser respirer, le garçon se pencha à son tour pour répondre à ce baiser. Il perdit sa main dans les cheveux du cuisinier, enfoncer ses doigts dans la jungle capillaire avec fougue. Le présentateur était désolé pour ce décoiffage en règle, mais la passion n'attends pas. Il l'embrassa comme un condamné sur le point de se rendre à la potence, et continua jusqu'à relâcher les lèvres qu'il avait fait prisonnières dans un grand SMACK. Encore le visage au plus prés de son camarade, il lui lança un petit regard pour voir sa réaction et termina en passant la paume de sa main sur la joue à sa disposition.

_ Voilà ce que j'en pense, et je n'ai qu'une chose à rajouter...Tes lèvres m'avait vraiment manqué...

Un klaxon se fit entendre et Eli pouffa de rire comme un adolescent, ce baiser l'avait complétement désinhibé. Il souriait bêtement sa main encore dans les cheveux du garçon qu'il ne pouvait lâcher des yeux.

_ Peut être qu'on y aille ? On aura tout le temps de discuter chez toi, non ?

Voilà l'effet Liam était en marche, il venait de retrouver ses quinze ans, se réjouissant de ce baiser comme si c'était la plus belle chose en ce monde. Le garçon diplômé en science politique, qui doit tout rationaliser, plutôt rabat-joie, et qui manquait cruellement d'imagination venait de s'envoler. Il n'avait pas envie de comprendre pourquoi Nills avait eu ce revirement. Pourquoi il l'avait d'abord rejeté pour maintenant l'embrasser ? Tout cela il s'enfichait éperdument. C'est vrai qu'il n'habitait pas loin, et trouver une place se fit rapidement. Pas le temps de rajouter quelque chose, encore euphorique de ce retournement de situation. La voiture arrêtée, le présentateur s'extirpa du véhicule avec rapidité pour aller attendre Liam. Une fois prêt de lui, il l'attrapa par la taille et l'embrassa, se moquant des passants, et des paparazzis. Il essaya de marcher vers l'immeuble du cuisinier tout en gardant ses lèvres sur les siennes.

_ Tu crois que tu vas retrouver les clés de chez toi si je fais tout pour te déconcentrer ?

C'était un défi qu'il venait de lancer avec un petit air aguicheur avant de coller Liam contre la porte de son immeuble tout en se serrant contre lui. Monsieur Roy était bien décidé à tout faire pour couvrir les lèvres, la nuque de son ami jusqu'à qu'ils rejoignent le somptueux loft de celui-ci. A peine à l'intérieur, il attrapa la tête du garçon qu'il trouvait si beau entre ses mains, pour l'embrasser avec passion. Non, il n'allait pas lui laisser le temps de déposer sa veste, de trouver interrupteur pour la lumière. Car il se défit de sa veste avant de pousser Nills contre l'énorme canapé. Il fit sauter les deux boutons en haut de sa chemise et s'allongea sur lui. Le passionné plongea ses yeux dans ceux de son camarade, et alors que la lumière de la ville traversait les grandes vitres du Loft. Eli caressa lentement sa joue et avec un grand sourire ajouta.

_ Tu es beau tu sais ?

Hum, la plénitude qu'il ressentait à cet instant précis ne pouvait pas être décrite avec des mots. Il y a des moments où les paroles sont vaines, même les mieux formulées. Vous comprenez, il avait attendu cela avec tant de frustration depuis leur nuit ensemble que ça ne pouvait être que beau... enfin ça aurait put aussi être décevant, mais pour le coup ça ne l'était pas. Quand Eli se décolla enfin de lui avec un grand "smack", il resta sans expression autre qu'un grand sourire béat.

_ Tes lèvres m'avaient vraiment manqué...

Justement ce qu'il avait rêvé d'entendre. Il faut ici rétablir une vérité par rapport à cette étrange relation qu'entretenaient Eli et Liam depuis quelques mois. Liam n'est pas un idiot qui ne sait pas ce qu'il veut et qui change d'avis à chaque occasion, loin de là. Il sait parfaitement ce qu'il veut, et ce qu'il veut, c'est Eli Roy, pas Milan Kaczinski, et encore moi ce tocard prétentieux de Callum Star. Liam est simplement du genre à se dévaloriser (tiens tiens il me rappelle quelqu'un). De fait, lorsqu'il s'est réveillé aux côtés du fils du premier ministre avec la gueule de bois, sa première réaction ne fut pas oh qu'il est mignon quand il dort, je vais aller lui faire du café mais plutôt oh putain il va être dégouté et il voudra plus me voir qu'est ce que je vais faire. Suite à cette dernière interrogation, il décida que la meilleure tactique était de faire celui qui n'y accordait pas d'importance. Voila pourquoi, lorsque Eli s'était lui aussi réveillé et avait trouvé un Liam en train de le regarder avec ses grands yeux verts de chat, il avait eut droit à la phrase que chacun a peur d'entendre dans une telle situation, à savoir le sacro-saint ilvautmieuxqu'onresteamis. Le présentateur n'avait donc aucunement la faute dans cette histoire et avait au contraire fait les frais du caractère craintif du chef. Bref, ceci étant dit, revenons en à ce qui nous préoccupe.

*TUUUUUUT* suivit d'un sursaut, suivit de...

_ Peut être qu'on y aille ? On aura tout le temps de discuter chez toi, non ?

Oui c'était en effet préférable. Liam remit le moteur en route et allât se garer à son emplacement habituel sous un peuplier. A moins que ce soit un bouleau mais je ne suis pas botaniste et entre nous, ni Liam ni moi ne sommes intéressés par le type d'arbre qu'il y a devant chez lui. Surtout que Liam pensait avant tout à Eli, à Eli et... oui encore à Eli. Donc les arbres... vous voyez le topo. Ils sortirent de la voiture et Liam allât se blottir près du présentateur qui le prit par la taille en l'embrassant comme si le seul air respirable était celui qui sortait de la bouche du chef. Oubliés les journalistes, et d'ailleurs il y avait peu de chances d'en trouver là. La problématique allait être de réussir à récupérer ses clefs. D'ailleurs, Eli semblait déterminé à le déconcentrer comme il le lui signifia d'ailleurs.

_ Humf tricheur !

Il ne put répondre que ça entre deux baisers fougueux. Mais il réussit tout de même à récupérer ses clefs en retournant la situation et en plaquant le présentateur contre la vitre de l'entrée. Attendre l'ascenseur et grimper les étages dedans n'avait jamais été aussi agréable que ce soir là. Arrivé dans son appartement, il fut attaqué sauvagement par le fils du premier ministre qui entreprit de le faire tomber dans le canapé avant de s'allonger au dessus de lui. Il s'en prenait déjà à sa chemise le traitre. Mais on allait voir qui allait déconcentrer l'autre maintenant. Liam se releva, forçant le présentateur à s'assoir sur ses genoux.

_ Tu es beau tu sais ?

_ Et toi tu es carrément un dieu grec. Même Apollon est vert de jalousie !

Un autre baiser sauvage et il se tourna sur le flanc droit pour faire tomber le présentateur à son tour et se dégager un peu de son étreinte. Il se leva du canapé et força Eli à le suivre en le prenant par les mains.

_ Alors qu'avons nous au menu de ce soir mon lapin ? Si je m'écoutais je te croquerais tout cru mais il faut bien une petite sauce pour relever ton gout délicat non ?

Il se retourna tout en conservant les mains du présentateur dans les siennes et il marcha jusqu'à la cuisine dans l'idée de piller le frigo et d'étaler tout un tas de choses comestibles sur le torse de son cher et tendre. Bah... on aime faire joujou avec la bouffe ou pas. Et Liam, en bon cuisinier, adorait ça...

Quand il s'agissait de Liam, toutes les règles établies s'envolaient, c'est ainsi que la première fois entre eux, il avait fait le premier pas et qu'il l'avait embrassé. Même aujourd'hui, il pouvait se mentir et se dire qu'ils étaient imbibés d'alcool et qu'Eli ne savait pas ce qu'il faisait. Cependant, même si ses lèvres contre les siennes avaient été une impulsion, une sorte de jeu stupide à savoir qui iraient le plus loin. La suite, ses mains enlevant les vêtements du grand cuisinier, et leurs ébats qui s'en suivirent, il peut dire qu'il en était pour quelque chose. Roy, ne pouvait s'expliquer cette envie, mais tout lui avait semblait sur l'instant beau et exactement ce qu'il se désirait. Au rèveil, le lendemain alors qu'il essayait de remettre ses idées en place, il aurait pu se dire que cela avait une erreur. Il chercha son amant d'une nuit du regard ce matin là, et alors qu'il s'habillait du drap pour couvrir sa complète nudité. Eli se sentait bien, pas du mal à l'aise, comme si avoir été dans les bras de Nills était tout ce qu'il avait eu besoin pour oublier ses derniers mois. Il souriait bêtement en attendant Liam, et rêvait de partager sa joie de vivre.

Il ne s'attendait pas du tout à la réponse de son amant. Non, c'était la deuxième claque qu'il se prenait dans sa vie : " Il faut mieux qu'on reste amis ". Il doutait déjà au quotidien de ses talents d'amant. Une chose normale quand son ex petit copain s'amusait avec tout le reste de Londres derrière son dos à la fin de leurs relations. Il pensait donc ne pas être un amoureux hors pair, ou un amant pouvant envoyer n'importe qui au 7ème ciel. C'est sur, qu'après tout cela, il pensait avoir fait quelque chose de mal, quelque chose qui pousse Liam à ne pas donner suite.

Dans le temps présent, se rendant à l'appartement du cuisinier, il le couvrait de ses baisers, ne voulant plus décollé ses lèvres des siennes. Eli ne voulait pas savoir pourquoi Liam avait changé d'avis, et pourquoi il lui laissait une deuxième chance. C'était égoïste, mais il était bien décidé cette fois à faire chavirer le cœur et la raison de son ami. C'est pour cela, qu'il était aussi audacieux, et qu'il essayait de distraire Nills alors qu'il cherchait les clés de son appartement.

_ Humf tricheur !

_ Allez un cuisinier aussi agile que toi doit apprendre à savoir faire deux choses en même temps.

Les instincts suivants étaient délectable, le corps de Nills à sa disposition comme ses lèvres. La montée dans son appartement, curieux de ne pas croiser son célèbre chat. Il devait peut être dormir sur une pile de linge où il avait eu peur en attendant la porte s'ouvrir. Mais la pensée du chat s'évapora rapidement pour se concentrer sur la personne la plus importante dans cette pièce, son ami. Il le poussa jusqu'au canapé pour lui faire part d'une curieuse vérité, et alors qu'il se retrouvait sur ses genoux, il l'écouta tout en continuant de caresser son doux visage.

_ Et toi tu es carrément un dieu grec. Même Apollon est vert de jalousie !

_ Je m'en fiche d'Appolon si je te plais alors cela me suffit.

La suite ne pouvait que lui plaire, prenant grand plaisir à prendre la main de son amant dans la sienne, se laissant diriger jusqu'à la cuisine du grand chef. Il savait qu'il devait manger, en tout cas c'est ce qu'il devait faire maintenant. Ne se doutant pas un instant qu'il allait être au menu.

_ Alors qu'avons nous au menu de ce soir mon lapin ? Si je m'écoutais je te croquerais tout cru mais il faut bien une petite sauce pour relever ton gout délicat non ?

_ Je te fais confiance. Je te sais extrêmement doué pour marier les saveurs et mon corps est à ton entièrement disposition..chéri.

Il s'aventurait sur un chemin romantique, en espérant ne pas faire fuir Liam mais il avait envie de se permettre ce rapprochement autant physique, que sentimentale. En laissant Liam vider son frigo, il quitta ses mains pour s'atteler à une autre tache. Eli passa derrière son amant en déposant un baiser le long de sa nuque. Il passa ses mains en avant et commença à déboutonner sa chemise blanche, un bouton après l'autre. S'il le laissait faire, il allait mettre son camarade torse nu. En tout cas, c'était son but, alors qu'il embrassait chacune de ses épaules. Voulant coller sa peau contre la sienne, sentir sa chaleur et être au plus près de lui.

_ Je peux te poser une question ? Je me plains pas que tu es changé d'avis sur moi...Mais je dois à quoi ce revirement ?

_ Je peux te poser une question ? Je me plains pas que tu es changé d'avis sur moi...Mais je dois à quoi ce revirement ?

Certes, si vous attendez de la part de Liam des attitudes raisonnées et logiques sur le plan affectif, vous allez tomber sur un os. Et Eli n'était pas le premier à en "faire les frais". Il prit les mains du présentateur dans les siennes, calant sa tête contre son épaule pour essayer de voir son visage au dessus de lui. Pourquoi faisait il ça ? Pourquoi se sentait il toujours obligé de repousser les gens comme un loup solitaire ?

_ Eli... ce n'est pas que je ne voulais pas de toi, au contraire. Mais j'avais peur que ça soit toi qui dise que tu ne voulais pas plus que ça alors j'ai prit les devants. J'étais terrifié à l'idée que tu dise "non".

Il tendit le bras et ouvrit le frigo devant lui. Il en sortit des lardons qu'il posa sur le plan de travail. Les bras d'Eli autour de son torse le gênaient un peu dans ses mouvements, mais pour rien au monde il ne voulait les quitter.

_ Un jour j'ai trouvé les papiers du divorce de mes parents et j'ai vu qu'ils ne s'étaient même pas battus pour ma garde. Limite chacun espérait que l'autre s'occupe de moi. Je crois que c'est là que j'ai réellement comprit qu'ils ne m'aiment pas.

Du basilic et des pâtes fraiches étaient venus trouver leur place à côté des lardons, et Liam avait commencé à hacher finement les feuilles du premier, mais il posa son couteau et se retourna pour regarder Eli dans les yeux.

_ Ce que je veux dire, c'est que personne ne s'est jamais intéressé à moi. Alors j'ai toujours du mal à croire que quelqu'un veuille faire partie de ma vie. C'est quelque chose d'étranger pour moi comme sensation... sentir qu'une personne me protège, s'inquiète pour moi...

Ce genre de tirades, plutôt longues et personnelles, étaient assez exceptionnelles chez Liam, plus taciturne qu'expansif. Mais une fois que c'était sorti, il fallait bien l'expliquer. Son but n'était pas de faire pleurer dans les chaumières, ni d'attirer la sympathie. C'était sa vie, elle était comme ça et c'était tout. Du reste, il n'avait pas manqué de tout, ce qui expliquait que son père, chez qui il vivait, n'ait jamais eut de problème. Il n'était pas sale, pas maltraité, pas affamé, pas malade. Il n'était juste pas aimé. Or il n'est marqué nulle part dans la loi que les parents ont l'obligation d'aimer leurs enfants. Liam ne se plaignait pas, il savait qu'il y avait des enfants bien moins chanceux que lui, des enfants battus ou abandonnés. Il voulait juste fournir ce qu'il pensait être une raison suffisante à Eli. Il ne voulait pas que le présentateur puisse penser que c'était de sa faute. Liam savait que la faute, si faute il y avait, lui incombait.

_ On peut changer de sujet ?

Ses yeux de chat regardaient toujours Eli droit dans les yeux et ses mains se cramponnaient toujours au dos du fils du premier ministre. Ça le gênait de parler de sa vie comme ça, et il ne l'avait fait que parce qu'il lui avait demandé. Il détestait le statut de petit martyr, de victime, et s'était battu pour qu'on ne l'y catalogue pas. Il ne voulait pas de la pitié d'Eli, juste de son amour. C'est le moment que choisit son ventre pour gargouiller avec indignation.

_ J'ai faim... t'aime les pâtes j'espère parce que j'ai pas envie de me lancer dans de la grande cuisine ce soir. Je sens qu'il y a des activités plus passionnantes à pratiquer...

Il eut un sourire et se dressa un peu sur la pointe des pieds pour embrasser Eli.